• « Qui sème la misère récolte la colère » c'est bel et bien d'actualité - déclarations incendiaires de Sarkozy ; suite à la mort de Zyad Benna et Bouna Traoré dans des circonstances douteuses ; déploiement inconsidéré de forces de l'ordre en tenue de combat pour quadriller les quartiers populaires et en faire de fait des ghettos ; suite, aussi et surtout, au fait qu'il y a 21% de chômage chez les jeunes des quartiers populaires, chiffre qui atteint 43% quand ces mêmes jeunes sont issus de l'immigration.
    En dehors des coups nous n'avons rien à attendre de la droite, mais tout au long des réactions dont nous abreuvent les hommes de gauche ayant volonté d'encadrer cette misère, les citoyens redresseurs de torts se voulant compréhensifs, tout au long de leurs appels à la paix sociale, avez-vous remarqué que la troisième personne (« ils », « eux ») est la seule utilisée pour causer d'une colère qui pourtant nous concerne tous ? Une colère que nous partageons  dans notre grande majorité, nous les bannis des feux de la rampe, les exploités, les abandonnés.
    Le pétage de plomb n'est pas « jeune », il est généralisé, bien au-delà de ses conséquences visibles en couleur au journal de 20h, sauf qu'une dépression ou un suicide sont moins spectaculaires qu'un bel incendie.
    Quand t'en peux plus, t'exploses... quitte à éclabousser le voisin, car le temps de la réflexion et de l'analyse est aussi un luxe. Alors on peut en écrire des pages, dire "qu'ils" (ces autres, ces étrangers à nos brillantes analyses autoproclamées) auraient dû faire ci et pas ça, dire ceci au lieu d'attaquer cela, mais jusqu'à quand va-t-on ignorer notre propre douleur, notre propre envie d'en finir avec une vie de survie ? Et surtout s'apercevoir que "leur" révolte est NÔTRE, car eux c'est nous, nos enfants, nos frères, cousins, voisins.
    La pensée de classe semble avoir bel et bien disparu du panorama des réflexions d'une gauche qui est moins de masse que de plus en plus « à la masse »... En échange on y retrouve la peur du « gueux », du « voyou », de la « racaille », de la « canaille », du « lumpen », la trouille de ce « prolétariat en haillons » qui grouille sous les pieds de l'honnête salarié, prêt à lui saisir la cheville, lui casser sa bagnole et l'entraîner vers les affres du chômage et de la précarité à tout crin. Ouh le méchant gueux qui ne fait que le jeu du FN, qui tape à côté et préfère crâmer les miettes puisqu'il ne peut avoir le gâteau...
    Crétin de gueux, tu crois qu'au Sahel ils seraient pas contents de les avoir les belles miettes de droits que tu as ?!
    Ingrat de gueux, tu ne sais pas qu'il y a toujours eu la petite bourgeoisie humaniste pour recadrer ta colère comme en 1789 afin de la rendre productive et te donner de beaux droits ?
    Sale petit con de gueux, tu ne sais pas que pendant que tu baves d'envie aux vitrines de l'illusion capitaliste, la vrai avant-garde éclairée n'a que faire de basses volontés de possession matérialiste et préfère lire des livres qui causent de toi, pauvre gueux voyoutocrate transformé en glorieux prolétariat idéalisé ?
    Aujourd'hui tu crâmes l'institution qui te tend la main, mais c'est pas parce que tu n'as pas de foie gras qu'il faut brûler les toasts !!!
    Salaud de pauvreS, jamais content !
    Ah, ce qui embête les politiques et les fabricants de boucs-émissaires, c'est peut-être qu'ils ne savent pas par quel bout récupérer la colère populaire !
    "On dit d'un fleuve emportant tout qu'il est violent mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l'enserrent"
    Serait-ce trop demander à la gauche que de réveiller sa propre révolte de son sommeil plein de compromis confortables et d'exprimer sa fraternité aux insurgés en se rappelant cette phrase de Bertolt Brecht ?

     d'aprés un communique de l'Apeis


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  • -appel unitaire-

    Confronté à une révolte née de l'accumulation des inégalités et des discriminations dans les banlieues et les quartiers pauvres, le gouvernement vient de franchir une nouvelle étape, d'une extrême gravité, dans l'escalade sécuritaire. Même en mai 1968, alors que la situation était bien plus dramatique, aucune loi d'exception n'avait été utilisée par les pouvoirs publics. La proclamation de l'état d'urgence répond à une révolte dont les causes sont profondes et bien connues sur le seul terrain de la répression.

    Au-delà du message symbolique désastreux que nourrira la référence à la guerre d'Algérie, il ne s'agit pas seulement de « couvre-feu », ce qui est déjà de l'ordre d'une logique de guerre. En fait le gouvernement a sciemment menti. La loi du 3 avril 1955 autorise des interdictions de séjour pour « toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l'action des pouvoirs publics », des assignations à résidence pour « toute personne [...] dont l'activité s'avère dangereuse pour la sécurité et l'ordre publics », la fermeture des « lieux de réunion de toute nature » et l'interdiction des « réunions de nature à provoquer ou à entretenir le désordre ». Le gouvernement a même prévu des perquisitions de nuit. Il peut, en outre, faire « prendre toutes mesures pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature », et donner compétence aux juridictions militaires en concurrence avec les juges ordinaires.

    Stopper les violences et rétablir les solidarités dans les banlieues est une nécessité. Cela implique-t-il de les soumettre à une législation d'exception héritée de la période coloniale ? On sait où mène le cycle bien connu qui enchaîne provocations et répression, et quels résultats il permet d'obtenir. Les banlieues n'ont pas besoin d'état d'exception : elles ont besoin, désespérément, de justice, de respect et d'égalité.



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  • Appel pour l'urgence sociale Les affrontements qui se déroulent dans différents quartiers populaires depuis plus d'une semaine, faisant vivre aux populations et aux salariés de ces quartiers des moments extrêmement difficiles, sont révélateurs de la crise sociale qui s'est développée : pauvreté, chômage, précarisation sociale généralisée, mais aussi discriminations et relégation sociale. Le démantèlement des services publics, l'asphyxie financière et le mépris des associations de terrain, l'abandon des politiques de prévention : tout cela est au cœur du désarroi qui s'exprime aujourd'hui. Quel avenir pour ces populations et leurs enfants ? Ces violences sont aussi les signes de l'échec des politiques répressives conçues comme seule réponse aux questions sociales. Les morts de Clichy-sous-Bois, comme d'Aulnay sont les victimes de ce processus. Les affrontements de jeunes avec la police sont l'expression d'une rage et d'un désespoir face à une société qui ne leur fait aucune place. Le Ministre de l'Intérieur, en stigmatisant des populations entières, avec une démagogie électoraliste et populiste indigne, a déclenché les violences qu'il prétend combattre. Les véritables « rafles » organisées depuis des mois dans plusieurs villes contre les populations immigrées à l'initiative du même Ministre de l'Intérieur confirment sa volonté de mener une politique basée sur la chasse « au faciès ». Les familles des deux jeunes morts électrocutés l'ont parfaitement exprimé : « Monsieur Sarkozy est incompétent, il doit partir ». Dans cette situation de tensions extrêmement fortes, qui aggravent contre les conditions de vie dans les quartiers populaires, nous estimons que la réponse à cette situation notamment passe par : - l'établissement de la vérité sur le drame de Clichy-sous-Bois et la mort de deux jeunes dans le transformateur ; - la mise en œuvre d'un plan d'urgence pour permettre l'accès aux droits fondamentaux : emplois, logement, éducation, santé, transports, culture ; - le rétablissement et l'augmentation des crédits destinés aux associations de terrain et aux politiques de prévention ; - l'arrêt des politiques de criminalisation des population défavorisées, des populations immigrées et des jeunes des quartiers populaires. La réponse à cette crise sociale ne passe ni par la répression, ni par la provocation, ni par l'utilisation démagogique et électoraliste de ces difficultés sociales. C'est bien d'une autre politique sociale et économique, en rupture avec les orientations libérales actuelles, prenant en compte les besoins et les aspirations de la population dont nous avons besoin. L'accès de toutes et tous à l'emploi, au logement, à l'éducation, à la santé : voilà les conditions d'une véritable justice sociale capable de répondre au profond malaise social qui s'exprime actuellement. Rassemblons nous

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  • La tièdeur de ce temps automnal ne doit pas nous faire illusion ... l'hiver nous enverra encore ses frimats... inexorablement...

    Pas question cependant de  se congéler...si vous voulez résister durablement, préparez vos arguments ....

    L'hiver ne passera pas!!

    Ni Sarkozy d'ailleurs


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  • Après avoir fait semblant de tergiverser, de Villepin passe à l'acte. La privatisation d'EDF, et son introduction en Bourse, est imminente, déguisée en ouverture du capital. Ce subterfuge ne trompera personne. Le résultat est le même : les actionnaires privés sont dans la place et à terme ils disposeront de plus de15% du capital. Inévitablement, les critères de rentabilité maximum avec comme conséquence la hausse vertigineuse des tarifs, comme on le voit à GDF, s'imposera et pénalisera les couches populaires. Après nous avoir expliqué que le temps était venu du pétrole cher, on aura droit à des sérénades sur l'énergie denrée rare. La seule solution c'est la lutte massive et unitaire. La gauche sociale et politique doit s'unir et prendre des initiatives de mobilisation pour obliger ce gouvernement à la solde du MEDEF à remballer sa privatisation d'EDF. Le 19 novembre, une manifestation est organisée, à Paris, par la Fédération nationale de défense des services publics, soutenue par de nombreuses associations, organisations syndicales et politiques. La manifestation de ce jour doit être massive. Que les choses soient claires : il faudra revenir sur toutes les privatisations faites aussi bien par la gauche au pouvoir que par la droite.


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