• Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre propre vie, souffrant des mêmes maux.

    Défiez vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne consultent que leur propre intérêt et finissent toujours par se considérer comme indispensables…

    Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste et c’est aux électeurs à connaître leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter. »

    Appel du comité central de la Garde nationale de la Commune de Paris, le 25 mars 1871.

     

     

     

    Camarades,

     

    Je ne serai pas le candidat du Nouveau parti anticapitaliste à l’élection présidentielle de 2012. Il s’agit d’une décision politique que j’assume. Et si je souhaite aujourd’hui passer le relais à un(e) de nos camarades, je ne renonce pas à m’impliquer, bien au contraire, dans tous nos combats. Je revendique plutôt la possibilité, pour le NPA, de se lancer sur de nouvelles bases, conformes au projet d’émancipation qui, plus que jamais, m’anime.

     

    Tout d’abord, je voudrais profiter de cette lettre pour remercier toutes celles et tous ceux qui, au NPA – à la LCR auparavant –, ont participé activement au travail collectif qu’a nécessité le porte-parolat que j’ai assuré ces dix dernières années. À tous les camarades des sections locales qui ont collé des affiches, distribué des tracts, organisé les meetings (et qui, toujours, nous ont accueillis chez eux à bras ouverts), aux chasseurs de signatures en 2002, puis en 2007, ainsi qu’aux camarades de la direction qui ont planché sur les argumentaires, l’orientation, la communication, la protection, à tous j’aimerais vous dire merci. Ce travail d’équipe m’a appris et apporté énormément tout au long de cette drôle d’expérience militante qu’est le porte-parolat.

    J’ai essayé, pour ma part, de mouiller la chemise sans compter pour faire connaître à un public large nos idées et nos convictions. Et cette chemise, je compte bien la mouiller encore demain pour porter notre programme, notre action et notre voix. Les militants du NPA et, plus généralement, toutes celles et tous ceux qui se battent pour changer le monde pourront compter sur mon engagement.

     

    Il s’agit d’une décision politique assumée, donc, et sans grande surprise. Il y a quelques années déjà, j’avais clairement prévenu que je ne comptais pas prendre un abonnement à l’élection présidentielle, parce que je n’aspirais pas à en être l’éternel candidat d’extrême gauche. Depuis de nombreux mois, je fais aussi partie de ceux qui mettent en garde notre parti contre les risques politiques de la personnalisation à outrance. Que les idées s’incarnent ponctuellement dans un contexte social et politique déterminé, ou qu’il faille déléguer la tâche militante de la représentation publique, par un mandat précis et limité dans le temps, est une chose. Jouer des ambiguïtés du système politique et médiatique pour se substituer à l’action militante réelle au sein de la lutte de classe, en est une autre.

    Nous militons quotidiennement, dans nos entreprises, dans les luttes, au moment des élections, pour défendre la perspective d’une société enfin débarrassée de l’aliénation, de l’exploitation et de l’oppression. L’affranchissement vis-à-vis des servitudes contemporaines implique obligatoirement une rupture avec le système actuel. Cette rupture présuppose une implication populaire croissante dans la vie politique. Autant que faire se peut, cette rupture doit intervenir ici et maintenant, sans la remettre à demain et à ses bouillonnements révolutionnaires prometteurs.

    Cela signifie qu’ici et maintenant, nous appelons, sans relâche et en conscience, tous les anonymes à s’approprier leur destinée. Voilà pourquoi nous exaltons systématiquement les classes populaires à faire irruption sur la scène politique en brisant les enceintes dressées par les politiciens dans le but de nous tenir à distance de l’arène, là où se jouent nos vies. Partout où nous intervenons, nous portons ce message original et subversif : dans les quartiers populaires, les entreprises, les lycées, les facs, sur les marchés, dans les manifs, pendant les élections. Ce message tout terrain qui est la marque de fabrique de notre parti, nous ne devons pas le ternir au nom d’un quelconque « réflexe » électoral.

     

    Nous avons su créer la surprise lorsque la LCR a eu l’audace de présenter un jeune travailleur, un postier, à l’élection présidentielle de 2002. Continuons de surprendre en présentant aujourd’hui d’autres anonymes lors de ces échéances ; cela soulignera d’autant ce que nous sommes réellement : un outil collectif et hétéroclite. S’efforcer de perpétuer la démonstration selon laquelle nous n’avons pas besoin des politiciens pour nous exprimer, comprendre et proposer, est un acte progressiste. Se rassurer en pensant « jouer la sécurité » serait céder, au contraire, à des instincts « conservateurs » pernicieux qu’il faut laisser aux autres. Or, nous n’envisageons pas l’activité politique comme les autres partis.

    Ce serait aussi, à mes yeux, une contradiction intenable : nous dénonçons un système où la politique est devenue une valeur marchande d’un côté, et de l’autre, nous commencerions involontairement à nous intégrer dans le décor politique traditionnel en incrustant notre mouvement et nos idées dans la case « candidat rituel à l’élection présidentielle » de notre téléviseur. C’est risquer, à terme, de nous transformer en caricature de nous-mêmes, voire en alibi du système.

     

    Comme à chacun d’entre vous, cette vision m’est personnellement insupportable. Je ne veux pas avoir le sentiment de faire partie du personnel politique traditionnel aux yeux du large public, qu’à notre mesure nous influençons depuis quelques années. Le fait de mener une activité professionnelle à la Poste – activité que je n’ai jamais lâchée – n’est pas, sur le long terme, un sérum assez puissant pour contrecarrer la dynamique consensuelle qu’impose la joute électorale et médiatique à répétition. Le jeune travailleur parti à l’assaut de la politique en 2002 est inéluctablement devenu, en 2007, celui qui « fait de la politique tout en continuant à travailler » et probablement quelqu’un qui « fait de la politique tout court » en 2012. Militant je suis, militant je veux rester. Me libérer de cette contradiction est la meilleure garantie, pour moi, de continuer à porter le combat du NPA sur la scène publique, mais différemment.

     

    Aussi je vous demande d’être solidaires de ce choix, en le comprenant comme la volonté que le NPA puisse enfin se retrouver. Se retrouver non pas sur un nom familier mais sur une identité collectivement réappropriée. Qu’il puisse se déployer sur des bases plus conscientes et plus constantes. Plus conscientes de la nécessité de porter un projet révolutionnaire, internationaliste, vivant et ouvert, qui le maintienne à distance du système actuel. Plus constantes dans son action globale au quotidien, en intervenant sans relâche dans les entreprises, les quartiers, la jeunesse et en animant activement les réseaux de résistance du mouvement social – syndical, antiraciste, écologiste, féministe…

    L’élection présidentielle aura lieu dans un an. Cela nous laisse le temps de la préparer et faire de 2012 une étape majeure dans cette refondation.

    Je suis prêt, dès à présent, à m’investir à 100 % pour que notre parti, le NPA, puisse effectivement se présenter à la prochaine présidentielle et à épauler de mon mieux notre candidat(e) durant la campagne. Car il faut continuer à nous adresser à des millions de personnes et ne pas se refermer en vase clos. Les moments de reflux que le mouvement ouvrier traverse en France ne doivent pas masquer le caractère instable de la situation politique liée à la crise globale que traverse le capitalisme depuis trois années.

    Les révolutions arabes le prouvent : les vents de l’histoire sont changeants et peuvent tourner rapidement.

     

    Salutations révolutionnaires,

    Olivier


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  • Les réactions pleuvent après l'évacuation du squat

    L'expulsion des 140 demandeurs d'asile de la rue de Fougères a provoqué un flot de réactions politiques.
    Lundi, sur ordre de la préfecture, 140 demandeurs d'asile qui occupaient le squat du 280, rue de Fougères, ont été évacués par la police. Une partie de ces migrants expulsés a depuis trouvé refuge à Chevaigné, dans un bâtiment préempté par la commune.

    Celle-ci n'a pas demandé leur expulsion, et les militants de Droit au logement, qui ont pris possession des lieux pour les migrants, se sont engagés à partir jeudi soir.

    À Rennes, en tout cas, l'évacuation des demandeurs d'asile a provoqué un flot de réactions politiques. Le Parti de Gauche « ne comprend pas » en quoi l'occupation de ces locaux inoccupés, appartenant à l'État, « pouvait constituer une menace ou une gêne quelconque. La Préfecture d'Ille-et-Vilaine ne peut se contenter d'accorder au compte-gouttes quelques places d'hébergement provisoire alors que des milliers de logements sont actuellement vacants dans le département. »

    « Un dipositif d'accueil au niveau régional »

    Pour Europe-Ecologie Les Verts, l'État « bafoue le droit européen et ses obligations. En refusant d'apporter des solutions pérennes en matière d'hébergement, l'État met en difficulté les populations migrantes concernant leur prise en charge sanitaire, sociale et leur insertion. »

    Le mouvement affirme sa volonté de voir naître, en Bretagne, « un dispositif d'accueil au niveau régional, associant l'État et les Collectivités Locales bretonnes et prenant particulièrement en compte la problématique de l'hébergement et de l'insertion des personnes migrantes. »

    Le NPA, de son côté, « exige » que les migrants « reçoivent enfin l'aide, le soutien matériel et la régularisation auxquels ils ont le droit pour vivre dignement parmi nous. » Et égratine au passage la municipalité, lui reprochant un manque de soutien officiel aux demandeurs d'asile « durant les 10 semaines qu'ont durées l'occupation. »

    Coordination urgence sociale

    Lundi, Daniel Delaveau, maire de Rennes, a pris la parole pour demander au préfet « d'assumer les responsabilités de l'État en matière d'accueil et d'hébergement des demandeurs d'asile, et de respecter les droits de ces personnes, en particulier dans le cas des situations humaines les plus fragiles. »

    Il a aussi annoncé que le conseil municipal, lundi prochain, allait présenter « une délibération qui crée la Coordination urgence sociale (Coorus). »

    La Ville prévoit d'y apporter « des logements correspondant à 75 places d'hébergement », qui seront gérées par la Sauvegarde de l'enfant à l'adulte (SEA 35), en lien avec l'accueil téléphonique du numéro d'urgence sociale (115), assuré par les services de l'État.

    « La Ville apportera une contribution de 30 000 € pour la gestion de la Coordination urgence sociale, qui sera également financée par l'État, à hauteur de 20 000 €, par des associations caritatives, ainsi que par des fonds privés. Plusieurs communes de Rennes Métropole vont également apporter leur concours, de manière à augmenter le nombre de places d'hébergement. »

     

    Sylvain MORVAN.  Ouest-France  

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  • Olivier Besancenot : Président : on s’y croirait ! :)

    La soirée électorale du 6 mai 2012

    « Je quitte la France »

    6 mai 2012, 20h : Olivier Besancenot élu ! Le candidat anticapitaliste l’emporte contre le président sortant à l’issue d’une campagne marquée par de nombreuses surprises.

    Avec Martine Aubry (Anne Benoît), Alain Juppé (Jean-Yves Berteloot), Clémentine Autain (Julie Debazac), David Pujadas (Pierre Laplace), Elise Lucet (Laure Killing), Dominique de Villepin (Christophe Brault), Nicolas Sarkozy (Xavier Czapla), Olivier Besancenot (Martin Amic), Brice Teinturier (Olivier Claverie), Alain Duhamel (Laurent Poitrenaux),

    Ecouter :

    http://www.arteradio.com/son/615939/Le_grand_soir


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  • Olivier Besancenot : Président : on s'y croirait ! :)

    www.arteradio.com
    Radio en ligne. Ecouter ARTE Radio, la radio en ligne qui propose des reportages, des témoignages, interviews, auteurs, making of, coulisses de la création... Fichiers son à télécharger

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  • TOUTES AVEC XAVIER BERTRAND

    EX CONTI

    le 3 MAI


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