• scandaleuse expulsion

    Les réactions pleuvent après l'évacuation du squat

    L'expulsion des 140 demandeurs d'asile de la rue de Fougères a provoqué un flot de réactions politiques.
    Lundi, sur ordre de la préfecture, 140 demandeurs d'asile qui occupaient le squat du 280, rue de Fougères, ont été évacués par la police. Une partie de ces migrants expulsés a depuis trouvé refuge à Chevaigné, dans un bâtiment préempté par la commune.

    Celle-ci n'a pas demandé leur expulsion, et les militants de Droit au logement, qui ont pris possession des lieux pour les migrants, se sont engagés à partir jeudi soir.

    À Rennes, en tout cas, l'évacuation des demandeurs d'asile a provoqué un flot de réactions politiques. Le Parti de Gauche « ne comprend pas » en quoi l'occupation de ces locaux inoccupés, appartenant à l'État, « pouvait constituer une menace ou une gêne quelconque. La Préfecture d'Ille-et-Vilaine ne peut se contenter d'accorder au compte-gouttes quelques places d'hébergement provisoire alors que des milliers de logements sont actuellement vacants dans le département. »

    « Un dipositif d'accueil au niveau régional »

    Pour Europe-Ecologie Les Verts, l'État « bafoue le droit européen et ses obligations. En refusant d'apporter des solutions pérennes en matière d'hébergement, l'État met en difficulté les populations migrantes concernant leur prise en charge sanitaire, sociale et leur insertion. »

    Le mouvement affirme sa volonté de voir naître, en Bretagne, « un dispositif d'accueil au niveau régional, associant l'État et les Collectivités Locales bretonnes et prenant particulièrement en compte la problématique de l'hébergement et de l'insertion des personnes migrantes. »

    Le NPA, de son côté, « exige » que les migrants « reçoivent enfin l'aide, le soutien matériel et la régularisation auxquels ils ont le droit pour vivre dignement parmi nous. » Et égratine au passage la municipalité, lui reprochant un manque de soutien officiel aux demandeurs d'asile « durant les 10 semaines qu'ont durées l'occupation. »

    Coordination urgence sociale

    Lundi, Daniel Delaveau, maire de Rennes, a pris la parole pour demander au préfet « d'assumer les responsabilités de l'État en matière d'accueil et d'hébergement des demandeurs d'asile, et de respecter les droits de ces personnes, en particulier dans le cas des situations humaines les plus fragiles. »

    Il a aussi annoncé que le conseil municipal, lundi prochain, allait présenter « une délibération qui crée la Coordination urgence sociale (Coorus). »

    La Ville prévoit d'y apporter « des logements correspondant à 75 places d'hébergement », qui seront gérées par la Sauvegarde de l'enfant à l'adulte (SEA 35), en lien avec l'accueil téléphonique du numéro d'urgence sociale (115), assuré par les services de l'État.

    « La Ville apportera une contribution de 30 000 € pour la gestion de la Coordination urgence sociale, qui sera également financée par l'État, à hauteur de 20 000 €, par des associations caritatives, ainsi que par des fonds privés. Plusieurs communes de Rennes Métropole vont également apporter leur concours, de manière à augmenter le nombre de places d'hébergement. »

     

    Sylvain MORVAN.  Ouest-France  

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