Le 7 octobre à Nanterre (Hauts-de-Seine), des « déménageurs » demandent à deux postiers de dégager leur véhicule du lieu où il stationne. La situation se dégrade rapidement, les « déménageurs » s'énervent, plaquent l'un des facteurs au sol et le tabassent. Des témoins de la scène préviennent le commissariat de Nanterre que deux postiers se font agresser par des voyous. Les policiers sont alors très surpris en arrivant sur les lieux d'entendre les « déménageurs » leur dire : « Arrêtez, nous sommes des collègues ! » En effet, il s'agissait, selon leur hiérarchie, de membre de la police judiciaire « en planque ».

L'agression a été particulièrement violente, puisque l'un des postiers s'est retrouvé avec une dent en moins, le nez défoncé et s'est vu accorder onze jours d'incapacité totale de travail (ITT). Il a, ainsi que son collègue, porté plainte. La Poste aussi. Sur demande des postiers de Nanterre, les syndicats CGT, FO et SUD, appellaient à une manifestation le mercredi 19, à 15 heures, en direction de la préfecture.

La politique sécuritaire et répressive de Sarkozy favorise le sentiment d'impunité que peuvent avoir les forces de l'ordre. Dans un contexte où les plus fragilisés et ceux qui dénoncent les politiques menées se font farouchement réprimer (comme les postiers du centre de tri de Bègles qui ont vu le GIPN intervenir pour évacuer leur centre en grève), les postiers de Nanterre et des Hauts-de-Seine ont exprimé haut et fort, le 19 octobre, leur colère et leur refus de cette politique, en manifestant à plus de trois cents dans les rues du centre ville au cri de "police partout, justice nulle part", de "facteurs, pas malfaiteurs" et de "Plus de postiers, moins de policiers".