• 6 mois de prison pour un manifestant anti-CPE

     

     

     

     

    source : www.collectifdu29mai.org

    Répression . Stéphane, qui avait été condamné à deux mois ferme en comparution immédiate, a vu sa peine multipliée par trois en appel.

    L’incompréhension et l’abattement ont pris le dessus. La colère est là, aussi, mais elle ne peut vraiment éclater tant la condamnation que vient de prononcer la 4e chambre de la cour d’appel de Lyon est lourde. Stéphane, vingt-neuf ans, condamné, en comparution immédiate, à deux mois de prison ferme pour un geste malheureux lors d’une manifestation anti-CPE fin mars a vu sa peine passer de deux à six mois ! Sa mère, abasourdie, lâche : « On a certainement voulu faire un exemple. Mais l’acte incriminé ne vaut évidemment pas une telle condamnation. Hélas, quand la justice s’est prononcée, que peut-on faire sinon se lever et retourner chez soi ? » Autour de cette femme accablée, tous sont incrédules. Et trouvent ici, une fois de plus, la preuve que la 4e chambre de la cour d’appel est fidèle à sa réputation de sévérité.

    Mais cette chambre n’a pas l’exclusivité de la sévérité. Si Stéphane est, depuis un mois et demi, incarcéré à la prison Saint-Paul de Lyon, c’est parce qu’en première instance le tribunal jugeant en comparution immédiate l’a reconnu coupable de « tentative de vol avec violences » quand aucun certificat médical ne venait étayer les accusations de la police à son égard. « Une mascarade », avait lâché Claire, étudiante à l’Institut d’études politiques et manifestante le 30 mars, qui avait assisté aux débats.

    Que reproche la justice à Stéphane ? Un geste d’énervement lors d’une manifestation étudiante qui avait pour but l’occupation de voies ferrées. Les policiers en civil « accompagnant » le défilé étant des plus visibles, un échange nerveux s’était engagé entre manifestants et policiers. Pendant cette discussion, Stéphane avait eu un geste « pas très futé », selon ces camarades : il avait accroché le sac d’une policière pour exiger son départ. Au tribunal, la plaignante avait qualifié le geste d’une grande violence, sans pour autant présenter un quelconque certificat médical comme preuve. Malgré cela, la condamnation à deux mois de prison ferme n’avait pas eu l’heur de plaire au procureur.

    Maître Bertrand Sayn, défenseur de Stéphane, avait lâché : « Cela s’appelle de la répression du mouvement social » à l’issue du premier jugement. Cette fois, il a dû filer à la prison Saint-Paul pour ne pas laisser seul son client prendre ce direct au visage. Décidément, la justice se montre attentive aux directives que le ministre lui a adressées en plein mouvement anti-CPE. Face à cet acharnement répressif, l’exigence d’une amnistie pour tous les condamnés à la suite de ce mouvement n’en est que plus forte.

    Les signatures de l’appel lancé par l’Humanité « Non à l’acharnement répressif ! Amnistie des jeunes anti-CPE » continuent d’arriver au journal.

    Envoyer vos pétitions à l’Humanité, pétition amnistie jeunes anti-CPE, 32, rue Jean-Jaurès, 93528 Saint-Denis CEDEX ; ou sur le site : www.humanite.fr.


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