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  • L'enjeu veritable de la conference nationale du NPA

    Position B : l’enjeu véritable de la CN

    La situation politique et sociale est déterminée par un rapport de forces dégradé. Force est de constater qu’en Europe si les crises à l’œuvre ont suscité des mobilisations de très grande ampleur, ces dernières ne se sont pas traduites sur le plan politique par un renforcement de la gauche anticapitaliste. C’est plutôt l’extrême droite qui profite de la situation. S’il ne s’agit pas de brandir le risque d’un danger fasciste, la droite populiste et l’extrême droite peuvent se révéler très utiles pour accélérer la destruction des droits sociaux et démocratiques. La crise accélère en outre l’évolution à droite de la social-démocratie, privée de toute marge de manœuvre. Tout cela crée un contexte politiquement difficile, mais non dépourvu de contradictions comme en témoigne le mouvement des «indignéEs» en Espagne.

     

    Le projet du NPA, conçu comme un outil pour rassembler toutes celles et ceux qui ne se résignent pas à accepter le système, demeure valide. À ceci près qu’il faut bien constater que beaucoup d’anticapitalistes sont passés par le NPA et en sont partis, que beaucoup d’autres n’y sont jamais venus et que le NPA a perdu de sa force d’attraction. La mobilisation pour la défense des retraites, qui a mis en mouvement des millions de salariéEs, s’est soldée par une défaite et n’a pas conduit au renforcement de notre organisation. L’évolution de la situation depuis le congrès de fondation, et notamment l’approfondissement des crises économiques, sociales et écologiques, renforce la nécessité d’une réponse politique unitaire, indépendante du PS.

     

     

     Le NPA ne peut prétendre être, à lui seul, le lieu de rassemblement des anticapitalistes. Mais il peut être l’outil le plus efficace pour avancer dans cette voie, pour peu qu’il s’en donne les moyens. Cela signifie se tourner vers l’extérieur, se déployer sur le terrain du mouvement de masse, être offensif sur le champ politique, sans craindre la confrontation. Nous ne pouvons contourner le champ politique et social tel qu’il est et refuser de nous doter d’une politique en prise avec la situation et ses contradictions, sauf à cultiver l’isolement comme une vertu et à se contenter d’une orientation atemporelle et propagandiste. Le NPA doit donc poursuivre de manière constante une politique sur le terrain du rassemblement. Et les enjeux vont bien au-delà des échéances de 2012.

     

    À cette étape, le NPA doit se donner les moyens de présenter unE candidatE défendant une tel profil de rassemblement, appuyé sur un programme qui décline les réponses anticapitalistes à la crise. Et cela tout en restant disponible et favorable à une candidature unitaire issue du mouvement social, susceptible de rassembler tout ou partie des forces qui refusent de se ranger derrière le Parti socialiste et sa politique social-libérale et qui demain en cas de victoire de ce dernier – et en ce qui nous concerne nous ferons tout pour battre Sarkozy –, seront prêtes à construire une opposition de gauche à un gouvernement socialiste, sur le terrain social comme sur le terrain politique.

     

     

    L’enjeu de cette conférence nationale n’est pas de trancher un débat tactique mais de doter le NPA d’une orientation unitaire conséquente dans les mobilisations et sur le terrain politique.

     

    Léonce Aguirre, Agathe Bonfils, Catherine Faivre d’Arcier, Pierre-François Grond, Ingrid Hayes, Olivier Martin


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