• Besancenot : "Qui, à gauche, pourra tirer les marrons du feu?"
    samedi 13 juin 2009 (13h05)

    Propos recueillis par Marie-Lys LUBRANO

    Dimanche, le NPA n’a obtenu aucun siège au Parlement européen. Mais Olivier Besancenot se réjouit de voir la gauche anticapitaliste faire un score de 12%, et appelle toute la gauche, y compris le PS, à "résister ensemble, sans sectarisme, face à la droite". Car si l’opposition n’obtient pas rapidement "une victoire sociale", c’est toute la gauche qui sera en mauvaise posture...

    Réunis dans le Front de gauche, le Parti communiste, pourtant en perte de vitesse, et le tout jeune Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon ont fait un meilleur score que le NPA. Comment l’analysez-vous?
    Il faut comparer notre score avec ce qui lui est comparable ; aux dernières européennes, la LCR (d’où est en partie issu le NPA, ndlr) s’était présentée avec LO et ensemble elles avaient fait 2,5%. Le parti communiste faisait déjà à l’époque environ 6%, sans Mélenchon. Aujourd’hui, le NPA fait 5% à lui seul. On ne s’est jamais fixé comme objectif d’être devant le Front de gauche ; ce n’est pas un échec d’être derrière. Mais cette élection confirme qu’il faut compter avec une gauche anticapitaliste en France. Il y a un espace pour cette gauche, un espace que le NPA occupe. Ce qui n’était pas gagné puisque c’était notre premier test électoral.

    Pendant la campagne, plusieurs sondages donnaient pourtant le NPA devant. Que s’est-il passé : un problème de stratégie, d’électorat?
    Les milieux auxquels le NPA s’adresse, et dans lesquels il agit, sont des milieux populaires, plutôt précaires et plutôt jeunes. Ce sont les plus susceptibles de s’abstenir. Et les plus politisés d’entre eux nous répètent que la dernière fois qu’on leur a demandé leur avis -pour le traité constitutionnel en 2005- tout le monde s’est assis sur le vote du peuple. Dès lors, cette élection ne nous était pas favorable. D’après les sondages, 73% de nos électeurs ne sont pas allés voter. Si tous les gens qui partageaient nos idées y étaient allés, on aurait probablement des élus, car dans trois circonscriptions ça s’est joué à quelques voix. C’est notre seule petite frustration.

    Le contexte de cette élection était le même pour tous...

    Non, tous les partis n’ont pas été touchés de la même façon par l’abstention. Les gens les plus touchés par la crise économique sont ceux qui s’impliquent le moins dans un scrutin électoral. Ceux qui se sont déplacés pour voter sont les gens qui vivent en centre-ville et qui appartiennent aux milieux sociaux les plus stables. Le NPA s’est battu pour convaincre les personnes des milieux populaires d’aller voter ; il y est arrivé en partie, mais pas complètement.

    L’extrême-gauche est à 12% ; envisagez-vous une alliance avec le PC et Mélenchon pour peser dans le rapport de force?
    J’ai entendu le Front de gauche dire qu’il voulait s’élargir à la fois vers le NPA et vers le Parti socialiste, dans le but de trouver une vocation majoritaire. Au NPA, nous tendons nous aussi la main au PC et aux partis de gauche, mais sur des bases clairement anticapitalistes et indépendamment de la direction du PS. Parce qu’il faut être cohérent : pour les élections régionales par exemple, il faut savoir si on veut participer avec les socialistes à des exécutifs régionaux qui distribuent -encore maintenant- des subventions publiques à des groupes qui font des bénéfices et qui licencient quand même. Pour nous, c’est non. Et ce sont sur ces bases anticapitalistes qu’il faut rassembler. Mais ce n’est pas ce que pense le Front de gauche. Nous n’avons pas d’ennemis dans ce camp ; nous n’avons pas, pour notre part, mené de campagne agressive vis-à-vis d’eux. Tout ce qu’on peut faire ensemble, on le fait. Mais on n’esquive pas les sujets qui fâchent.

    Au PS aussi, on regarde dans votre direction : Malek Boutih propose de faire des états généraux de la gauche, avec vous, pour constituer une coalition anti-Sarkozy, vous êtes d’accord?
    Le PS pourrait peut-être commencer par accepter les propositions unitaires qu’on lui fait depuis des mois : aller ensemble dans les entreprises qui ferment, pour soutenir les salariés qui résistent aux licenciements -ceux de Goodyear par exemple. Plutôt que de jouer le énième épisode de telles ou telles assises, il faudrait commencer par le commencement : résister ensemble face à la droite. C’est précisément ce qu’on n’arrive pas à faire depuis des mois et c’est d’ailleurs la seule force de la droite. La gauche mérite mieux que l’éternel recommencement des vieilles moutures d’union de la gauche et de la gauche plurielle. On refuse le tout ou rien : il faut agir sans sectarisme face à la droite et assumer nos désaccords avec le PS et ses futurs alliés, qui inscrivent leur orientation politique dans le cadre de l’économie de marché.

    Alors concrètement, vous proposez quoi au PS?
    De constituer un arc de forces politiques et sociales qui soit capable de soutenir les mobilisations sociales pour pousser à l’unification des luttes, comme on a connu dans la mobilisation contre le CPE (Contrat première embauche) sous Villepin. Dans les semaines et les mois à venir, on a besoin d’une victoire sociale, parce que si on n’arrive pas à bloquer le gouvernement, le rapport de force va se dégrader. Et alors je ne vois pas qui, à gauche, pourra tirer ses marrons du feu.

    http://www.lejdd.fr/cmc/politique/2...



    De : Marie-Lys LUBRANO
    samedi 13 juin 2009


    votre commentaire
  • LE NPA REMERCIE CHALEUREUSEMENT ....

    A commencer par l'Humanité, qui a su trouver les accents des années 50 à propos de olivier Besancenot (accusé de diviser les travailleurs) ou d'Alain Mosconi et du syndicat des travailleurs Corse, violemment dénoncés avantque le journal ne se sente obligé de revenir sur ses propos...

     Signalons ensuite; Laurent Joffrin, patron et éditorialiste de Liberation, qui s'est brusquement et tres brievement enthousiasmé de la prpgression du Front de Gauche...Non pas-on s'endoute-par sympathie particuliere pour Mémlenchon ou Buffetmais explicitement pour cette montée d'une gauche certes critique et remuante, mais quans même finalemùent raisonnable, était censé enrayer l'influence du NPA.

    Une mention spéciale pour Politis, qui indique les bons choix, en publiant la semaine précédant le scrutin, une tribune de José Bové (en faveur d' Europe Ecologie) et une autre de christian Piquet 's'esseyant à débaucher les électeurs du NPA, au profit du Front de Gauche.

    Et cerise sur le gâteau : la publication, dans Le Monde, la veille du scrutin, d'une tribunede Michel Onfray- on a un peu de mal à suivre son parcours-entierement consacrée a faire partager son hostilité du NPA et son nouvel enthousiasme pour le Front de Gauche .


    Franchement Merci et surtout ne changez RIEN !!!!


    votre commentaire
  • Appel constitutif de la Société Louise Michel
    Société Louise Michel


    La crise, financière, sociale, écologique est un révélateur cruel. Elle met à rude épreuve les idées reçues. Hier vénéré, le néolibéralisme semble soudain devenu synonyme de capitalisme voyou et corrompu. Un vaste consensus planétaire se dessine pour sauver de sa faillite un bon capitalisme éthique débarrassé des abus et des excès. Des milliers de milliards apparaissent ainsi miraculeusement pour voler à son secours, mais les politiques de démolition sociale et les plans de licenciements continuent.

    Cette crise n'est pas une catastrophe naturelle, mais le résultat de décisions politiques : dérégulation boursière, libre circulation des capitaux, exonérations fiscales, privatisations ouvrant le secteur public aux capitaux spéculatifs, démantèlement de la protection sociale par répartition au profit des fonds de pensions. Ce ne sont pas les dérèglements ou les dérive du capitalisme qui sont en cause, mais bien sa logique intime, la course au profit, la concurrence de tous contre tous, la privatisation des services publics et des biens communs de l'humanité, et, en dernière analyse la valeur marchande, mesure de plus en plus misérable et irrationnelle de toute chose.

    La religion du dieu Marché est morte. Il est d'autant plus urgent et nécessaire de donner à la critique du capitalisme un contenu émancipateur, individuellement et collectivement, en portant la critique à la racine des choses, et en explorant les voies d'une alternative sociale, et démocratique, écosocialiste, féministe, antiraciste, anti-impérialiste.

    Dans cette perspective, la société Louise Michel sera un lieu indépendant de recherche, de débats et d'éducation populaire. Elle vise à confronter de manière pluraliste des visions critiques du monde, sans sectarisme ni dogmatisme, à mettre au jour les enjeux politiques fondamentaux, à élaborer des réponses hors des sentiers battus, en tirant des enseignements des expériences internationales.

    Ouverte aux citoyennes et citoyens, aux sans-papiers, aux enseignants, aux artistes, aux chercheurs, aux militants associatifs, politiques et syndicaux, la société Louise Michel s'inscrit dans la tradition des mouvements d'éducation populaire. Elle développe des coopérations avec des revues critiques et d'autres initiatives analogues en France et dans le monde.

    Les travaux de la société Louise Michel donnent lieu à des débats, des tables rondes, des colloques et des conférences, à des stages de formation, à des communiqués et des dossiers de presse, à des rapports d'activité et à un bulletin d'information.

    Comité de parrainage de la Société Louise Michel :
    Gilbert Achcar (sociologue) ˆ Matéo Alalouf (sociologue) ˆ Paul Ariès (politiste) ˆ Antoine Artous (essayiste) ˆ Clémentine Autain (essayiste) - Emmanuel Barot (philosophe) ˆ Daniel Bensaïd (philosophe) ˆ John Berger (écrivain) ˆ Luc Boltanski (sociologue) ˆ Robert Brenner (économiste) ˆ Claude Calame (anthropologue) ˆ Alex Callinicos (philosophe) ˆ Philippe Caumières (philosophe) ˆ Carmen Castillo (philosophe) ˆ Grégoire Chamayou (philosophe) ˆ Severine Chauvel (doctorante en sociologie) - François Chesnais (économiste) ˆ Stéphanie Chevrier (éditrice) ˆ Elisabeth Claverie (Ethnologue) ˆ Carine Clément (sociologue) ˆ Philippe Corcuff (sociologue) ˆ Mike Davis (essayiste) ˆ Sonia Dayan (historienne) ˆ Keith Dixon (sociologue) ˆ Jean Ducange (historien) ˆ Cédric Durand (économiste) - Eva Feigeles (cinéaste) -Isabelle Garo (philosophe) ˆ Nacira Guénif (sociologue) ˆ Janette Habel (socologue) ˆ Michel Husson (économiste) ˆ Raoul-Marc Jennar (politiste) ˆ Bruno Jetin (économiste) ˆ Isaac Johsua (économiste) ˆ Samuel Johsua (universitaire) ˆ Pierre Josse (journaliste) ˆ Vincent Jullien (philosophe) - Marcel-Francis Kahn (médecin) ˆ Razmig Keucheyan (sociologue) ˆ Stathis Kouvélakis (philosophe) ˆ Hubert Krivine (physicien) - Thiérry Labica (linguiste) ˆ Thomas Lacoste (essayiste) ˆ Ariane Lantz (sociologue) ˆ Pierre Lantz (sociologue) ˆ Sandra Laugier (philosophe) ˆ Frédéric Lebaron (sociologue) ˆ Bernard Lefort (éditeur) - Patrick Le Tréhondat (éditeur) ˆ Danièle Linhart (sociologue) ˆ Ken Loach (cinéaste) ˆ François Maspéro (écrivain) Lilian Mathieu (sociologue) ˆ Daniel Mermet (journaliste) ˆ Olivier Neveux (universitaire) ˆ Michel Onfray (philosophe) ˆ Sylvain Pattieu (historien) - Willy Pelletier (sociologue) ˆ Gilles Perrault (écrivain) ˆ Serge Pey (poète) ˆ Philippe Pignarre (éditeur) ˆ Sébastien Raimondi (éditeur) ˆ Emmanuel Renault (philosophe) ˆ Jean-Yves Rochex (universitaire) ˆ Pierre Rolle (sociologue) ˆ Pierre Rousset (journaliste) ˆ Catherine Samary (économiste) ˆ Elias Sanbar (écrivain) ˆ Patrick Silberstein (éditeur) ˆ Patrick Simon (démographe) ˆ Jeanne Singer (économise) ˆ Michel Surya (écrivain) ˆ Tariq Ali (écrivain) ˆ André Tosel (philosophe) ˆ Rémy Toulouse (éditeur) ˆ Eric Toussaint (économiste) ˆ Jacques Treiner (physicien) ˆ Sophie Wahnich (historienne) ˆ Louis Weber (sociologue) ˆ Ellen Wood (philosophe) ˆ Slavoj Zizek (essayiste).

    Cotisation annuelle :
    Gratuit pour les personnes gagnant moins de 1500 euros
    Adhésion 20 euros
    Fondateur 50 euros
    Bienfaiteur 100 euros et plus

    Pour tout contact : Samuel Johsua

    Société Louise Michel
    G22:42:06


    votre commentaire
  • Droite et gauche ont un vote identique dans 97% des cas, selon une étude  03/05/2009

     

    Le PS de Madame Aubry tape sur l’UMP de Monsieur Sarkozy qui tape sur le PS de Madame Aubry et ainsi de suite, avec au milieu Monsieur Bayrou qui se présente comme l'anti-système bien qu'il en soit l'épicentre. Une élection approche, on rejoue donc la partition gauche-droite-gauche-droite qui rassure l'électorat de chacun sur l'identité de l'ennemi.

    Mais il s'agit cette fois de l'élection européenne. Que se passe-t-il vraiment dans l’hémicycle européen une fois que droite et gauche ont fini leurs chamailleries électorales ? 

     Une étude à paraître (Observatoire de l’Europe) portant sur le sens des votes des groupes politiques au Parlement européen pourrait faire grand bruit, au moment où fusent les critiques tant du côté du Front de gauche que de celui de Philippe de Villiers contre les « arrangements et collusions de toujours » entre les grands partis qui siègent au Parlement européen depuis 1979.

    Jusqu’ici, personne ne s’était livré au fastidieux travail de recension des votes de chaque groupe puis à leur comparaison. L'étude à venir porte sur l’année 2008 et fait apparaître que le groupe du PPE-DE, majoritaire, qui rassemble les partis de centre-droit en Europe (dont l’UMP pour la France) et le groupe PSE (socialistes) ont voté dans le même sens sur 97% des votes par appel nominal (rapports, résolutions) examinés par le Parlement européen.

    Un score digne de la Douma de l'ex Union soviétique. Sur 535 votes par appel nominal (votes électroniques, les seuls qui soient enregistrés et donc traçables) les groupes PPE et PSE n’ont voté différemment que dans 18 cas. Et sur ces 18 votes par appel nominal où ils ont divergé, ça n’était pas forcément pour s’opposer puisque l'un des deux groupes à choisi l'abstention 8 fois. C'est à dire que droite et gauche au Parlement européen ne se sont opposées que dans 10 cas sur 535 votes.

    Sur ces dix votes qui les ont vus s’opposer, un seul était un texte de nature législative. La convergence des votes du PPE et du PSE exprimées en pourcentages est donc de 97%. Constatant déjà la convergence de leurs politiques au plan national, l’historien Max Gallo avait un jour résumé en disant qu’ « ils se chamaillent sur le perron pour faire oublier qu’ils se partagent la maison ».

    Le fait est qu'ils soutiennent constamment les mêmes traités et aujourd'hui le même M. Barroso pour un nouveau mandat à la tête de la Commission. ChB

    L'Observatoire de l'Europe

    http://www.observatoiredeleurope.com/notes/Droite-et-gauche-adoptent-ensemble-97-des-textes,-selon-une-etude_b1354225.html


     


    votre commentaire