• Le capitalisme à la poubelle.

    Déclaration d'Olivier Besancenot.

    Après le rejet du plan Paulson, la spirale de la crise financière commence à frapper le système bancaire en Europe. Le discours ronflant de Sarkozy à Toulon tentant de dédouaner le capitalisme n'est qu'une imposture de plus. Ce n'est pas aux salariés de payer la crise alimentée par la spéculation financière.

    Les banques, les compagnies d'assurances, les sociétés de crédit, les fonds de pension ou d'investissement, le patronat sont responsables de la crise actuelle. La levée du secret bancaire est indispensable pour faire toute la lumière sur les mouvements spéculatifs.

    Il faut un plan d'urgence qui s'attaque à la racine de la crise. Pour la LCR, il est hors de question d'accepter la recette traditionnelle des capitalistes, à savoir la nationalisation des pertes aujourd'hui et la privatisation des bénéfices demain.

    Il faut mettre en place un service public bancaire, sous le contrôle des salariés du secteur et de la population, service public décentralisé et mutualisé qui aurait pour objectif de drainer l'épargne et de mobiliser le crédit pour satisfaire les besoins sociaux décidés par la collectivité.

    Pour cela, les banques et les établissements de crédit doivent être nationalisés, sans indemnité et sans vente ultérieur des actifs.

    Malgré la crise, les PDG continuent à être grassement payés, à travers leurs rémunérations directes, leurs stocks-options, leurs parachutes dorés. Il faut supprimer ces privilèges. Les moyens financiers existent et les salariés doivent en bénéficier. A l'heure où tant de salariés et de familles voient leur pouvoir d'achat fondre, il est urgent d'augmenter tous les revenus de 300 euros net et de fixer à 1500 euros net le salaire minimum et les minimas sociaux.

    Le chômage vient de faire un bond en avant spectaculaire et les licenciements boursiers, les délocalisations pour augmenter les dividendes versés aux actionnaires continuent, comme à Renault Sandouville. Ceux qui trinquent, ce sont les salariés, pas les patrons qui ont toujours une solution pour se recaser. Plus que jamais, il faut interdire les licenciements et pour cela utiliser l'arme du remboursement des subventions publiques que ces entreprises ont empoché pendant des années. Les mobilisations des salariés de Goodyear, de Sandouville tracent la voie d'une riposte unitaire et interprofessionnelle, qui, seules, peuvent bloquer la politique patronale. Pendant la crise, les mouvements spéculatifs boursiers continuent. Il y a des établissements financiers qui coulent tandis que d'autres rachètent et se renforcent.

    Ne nous laissons pas abuser par les discours lénifiants de Sarkozy sur le bon capitalisme victime de méchants financiers. Moraliser le capitalisme est un leurre. Il faut bien au contraire le renverser.

    Mobilisons-nous pour construire ensemble une société débarrasser de l'exploitation, de l'oppression, de la spéculation, une société où les pouvoirs seraient exercés par ceux et celles qui travaillent


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  • Quand Sarkozy défendait les subprimes...

    Trouvé sur le site de l'UMP, dans la rubrique "l'abécédaire du candidat Nicolas Sarkozy", à la lettre "C" comme "Crédit" :

    Les ménages français sont aujourd'hui les moins endettés d'Europe. Or, une économie qui ne s'endette pas suffisamment, c'est une économie qui ne croit pas en l'avenir, qui doute de ses atouts, qui a peur du lendemain. C'est pour cette raison que je souhaite développer le crédit hypothécaire pour les ménages et que l'Étal intervienne pour garantir l'accès au crédit des personnes malades.

    Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement.

    Il faut réformer le crédit hypothécaire. Si le recours à l'hypothèque était plus facile, les banques se focaliseraient moins sur la capacité personnelle de remboursement de l'emprunteur et plus sur la valeur du bien hypothéqué. Ceci profiterait alors directement à tous ceux dont les revenus fluctuent, comme les intérimaires et de nombreux indépendants.

    Ce type nous prend vraiment pour des abrutis...


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  • Sarkozy, le révolutionnaire d'opérette

    25 sep 2008Par 
    MEDIAPART
    • Quand en 1995, à la veille de l'élection présidentielle, le candidat Jacques Chirac

    •  avait construit un étrange programme, écrit pour moitié par l'hétérodoxe

    • Philippe Séguin, flanqué d'un conseiller encore inconnu, Henri Guaino,

    • et pour l'autre moitié par le très libéral Alain Madelin ;

    • et qu'il avait ensuite battu la campagne, appelant un jour à réduire la fracture sociale,

    •  le lendemain à réduire les déficits publics, il s'était attiré à juste titre

    • les moqueries des humoristes. Sur un registre dont on se souvient

    •  : imprévisible Jacques Chirac! Il était devenu le fils spirituel de Margaret Thatcher et de Georges Marchais.

       

      A écouter, Nicolas Sarkozy, jeudi, à Toulon, définir les priorités de sa politique économique,

    • c'est un peu la même réflexion qui traversait à l'esprit.

    • Car il a fait indéniablement un étrange discours, marqué de folles embardées.

    • Avec par moments des tirades enflammées contre le capitalisme,

    • très fortement teintées de souverainisme. Et, puis, quand il a fallu en venir

    • aux propositions concrètes, le ton est soudainement retombé.

    • Le propos est alors devenu terne. D'une orthodoxie à pleurer.

    • Sans souffle. En bref, d'un classicisme désespérant.

       

      Des effets de tribune, Nicolas Sarkozy, avec l'aide du même Henri Guaino

    • , en a donc fait d'innombrables, pronostiquant «la fin d'un monde»,

    •  celui de la finance sans contrôle ; dénonçant une «idée folle»,

    • celle de «la toute puissance des marchés»

    • s'indignant de ce système avantageant «le spéculateur plutôt que l'entrepreneur»

    • – un peu avec la même sincérité que François Mitterrand dénonçant

    • en d'autres temps «ceux qui s'enrichissent en dormant».

    • Oubliant au passage qu'il a été l'une des figures déterminantes

    • de cette génération de responsables politiques qui,

    • dans le milieu des années 1980, a chanté les louanges,

    •  avec Edouard Balladur, des privatisations ou de la déréglementation bancaire,

    •  financière et boursière; ou les vertus, ensuite, avec son ami Alain Minc,

    •  de «la mondialisation heureuse». De la mondialisation accélérée et dérégulée...

       

      Oubliant tout cela, Nicolas Sarkozy a donc promis des jours meilleurs.

    • Pas tout à fait le grand soir, mais pas loin : «Le laissez-faire, c'est fini!»

      Mais après ces grandes envolées, qu'a-t-il annoncé?

    •  Pas grand choses, pour ne pas dire rien du tout.

    • Rien de bien nouveau en tout cas; rien de très concret.

       

      Faisons les comptes des dossiers, dans l'ordre où le chef de l'Etat

    •  les a lui-même évoqués. Très volontariste, il a ainsi annoncé qu'il fallait

    • «réglementer les banques», et que la France n'échapperait pas à cette réflexion :

    •  «L'Etat jouera un rôle actif.» Mais de qui parlait le président: de Dexia, de Natixis ?

    •  Ou d'autres, au risque d'affoler les Français sur la situation de leurs banques?

    • Et que fera précisément l'Etat? Mystère: le ton était énergique; la mesure concrète évanescente.

       

      «Nous allons décider de contrôler les agences de notation», a encore tonné le chef de l'Etat.

    •  Mais comme la chancelière allemande, Angela Merkel,

    • défend le projet depuis bientôt deux ans et qu'il n'a depuis que très peu avancé,

    • on se prenait à penser, en écoutant Nicolas Sarkozy, qu'il se réveillait bien tard.

    •  Et qu'au train où vont les choses avec cette réforme, les belles promesses n'engagent,

    • comme toujours, que ceux qui y croient...

       

      Le verbe haut, avec autorité, le chef de l'Etat a aussi annoncé

    • que l'on pouvait compter sur lui pour se battre pied à pied contre la récession,

    •  si d'aventure elle gagnait du terrain, si l'activité fléchissait:

    • «Je n'hésiterai pas à prendre les mesures nécessaires

    • Mais on a aussitôt compris que, dans l'immédiat,

    • il n'y aurait aucune mesures concrètes nouvelles, puisqu'en vérité, elles étaient déjà prises...

    •  depuis plus d'un an. Formidable tour de bonneteau: le chef de l'Etat

    •  a ainsi fait passer les mesures de juillet 2007 en faveur des très hauts revenus,

    • comme la quasi suppression des droits de succession ou

    •  l'allègement de l'impôt de solidarité sur la fortune

    • comme une arme... anti-récession. Gonflé!

       

      Preuve d'ailleurs, qu'il n'y a pas de mesures miracles à attendre,

    •  Nicolas Sarkozy a aussi entonné une ode à la rigueur et au désendettement :

    • «On ne peut pas de dispenser des efforts nécessaires

    •  pour surmonter la crise.» Du Chirac pur sucre, décidément.

       

      Au passage, Nicolas Sarkozy a d'ailleurs fait un clin d'œil

    • involontaire à son prédécesseur. Tout fier de son audace,

    • il a annoncé la suppression prochaine de la taxe professionnelle.

    • Depuis que Jacques Chirac, premier ministre, a créé en 1975

    •  ce prélèvement que François Mitterrand a très vite affublé du sobriquet

    • d'«impôt-imbécile», tous les gouvernements, ou presque, depuis trois décennies,

    •  ont fait la même promesse. Comme quoi, il ne faut jamais désespérer.


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