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    Les journalistes interpellés par l'appel à une "journée sans Sarkozy"

    Il y a 2 jours

    PARIS (AFP) — L'appel à une journée "sans Sarkozy dans les médias", vendredi, sera vraisemblablement peu suivi, mais cette initiative met en lumière la nouvelle donne à laquelle sont confrontés les journalistes face à un président de la République "omniprésent", expliquent les professionnels.

    Lancé en septembre par Rassemblement pour la démocratie à la télévision (RDT), cet appel vise à "dénoncer l'omniprésence de Nicolas Sarkozy" le jour anniversaire de sa candidature à la présidentielle, explique à l'AFP le président de cette association, le sociologue Pierre Bitoun.

    L'association, créée en juillet, se présente comme "indépendante de toute organisation politique" et complémentaire des associations de critique des médias comme Acrimed. Elle propose notamment l'interdiction des sondages trois mois avant une élection.

    "Quand TF1 et France 2 rendent compte du discours de Sarkozy à l'ONU et balancent en amont deux minutes sur son footing à New York, c'est se moquer des citoyens!", déplore M. Bitoun.

    "Cela confine au culte de la personnalité", estime le cofondateur de RDT, qui dit avoir reçu "énormement" de soutiens, dont des politiques comme Laurent Fabius ou Jean-Pierre Chevènement.

    Depuis l'élection, les rédactions sont confrontées à une nouvelle donne: suivre un chef d'Etat à l'agenda surchargé, qui est apparu deux à trois fois plus dans les "JT" pendant les premiers mois de son mandat que son prédécesseur, selon l'Ina.

    Pour le patron de Libération Laurent Joffrin, "c'est un président rédacteur en chef qui tous les matins définit un menu, avec une tactique d'occupation permanente de la scène".

    "On est passé d'un président absent à un président qui gère très bien sa présence. Cela pose des questions dans les rédactions sur ce que valent ses interventions en termes d'information", résume Vincent Pellegrini, de la Société des journalistes (SDJ) de Radio France.

    La plupart des journalistes interrogés par l'AFP jugent néanmoins l'initiative de RDT anti-journalistique.

    "On ne va pas retirer tout un pan de l'actualité sous prétexte qu'on en parle trop les autres jours... C'est comme si on décrétait qu'on ne parle plus des OGM, ça n'a pas de sens", estime Philippe Chaffanjon, directeur de la rédaction de France Info.

    Les responsables des rédactions affirment ne pas être dupes de la stratégie de communication de Sarkozy et suivre son actualité "en journalistes professionnels", résume Benoît Duquesne, directeur de la rédaction d'Europe 1, qui n'a "pas d'états d'âme" sur le sujet.

    "Il peut être trois fois dans le même journal si ça le vaut, d'autres fois on ne le traite pas ou en bref. Mais ses sorties sont rarement médiatiquement nulles", ajoute Arlette Chabot, directrice de l'information de France 2.

    "C'est aux citoyens seuls de juger si le président est trop présent", estime Dominique de Montvalon, directeur adjoint du Parisien/Aujourd'hui en France.

    Mais parmi les journalistes de base et les syndicats, l'appel de RDT a au moins le mérite de mettre le débat sur la place publique. "A la télé, la ligne c'est: +Tout ce que dit Sarkozy est important, on ne peut pas ne pas couvrir+", regrette Dominique Pradalié, du SNJ de France 2.

    Jean-François Téaldi, du SNJ-CGT de l'audiovisuel, se dit "catastrophé" de voir des sujets télévisés qui "sont juste de la communication, sans contradiction".

    "On a vu pendant les grèves un rejet terrible des médias, sur fond de rumeurs sur une presse aux ordres. C'est exagéré mais ce n'est pas bon" dans un contexte de crise de la presse, met en garde le président de l'hebdomadaire Marianne, Jean-François Kahn, un des rares patrons de presse à soutenir l'initiative.

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  •  la grande greve du 20 novembre

    a l'appel des fédérations des fonctionnaires , mais aussi de la construction, sera t'elle enterrée par les fédérations syndicales ??


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