• : Georges Frêche (PS), président de la région Languedoc-Roussillon et de la communauté d'agglomérations de Montpelliers.
    Il a annoncé qu'il voulait créer un "musée de la France en Algérie" et a déclaré : "On va rendre hommage à ce que les français ont fait là-bas.(...) Rien à foutre des commentaires d'universitaires trous du cul. On les sifflera quand on les sollicitera."

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  • C'est à nous !

    Jean Gadrey, 9 novembre 2005

    Vu à la télé. Des couples contemplent, émerveillés, des installations de production d'électricité. Ils ont une tendance manifeste à préférer les éoliennes et les barrages, c'est-à-dire les énergies renouvelables (8,1 % de la production d'électricité en France, c'est écrit sur vos factures). On devine à peine la centrale nucléaire au milieu des fleurs. Ils se félicitent d'avoir bien choisi ce qui va devenir leur bien privé, via l'actionnariat d'EDF. Le message publicitaire est clair : avant, c'était à l'État, donc à personne. Maintenant, c'est à vous.

    L'idéologie de la privatisation des biens publics s'exprime ici ouvertement, non sans habileté. Et pourtant, qu'est-ce que l'introduction en bourse d'EDF, après d'autres, sinon la vente à quelques-uns (probablement 3 à 4 millions, soit moins de 10 % de la population adulte, avec d'énormes inégalités entre les « petits porteurs » et les « gros ») du patrimoine de tous. Y compris et surtout de ceux qui n'ont pratiquement pas d'autres patrimoines que ceux que la collectivité met à leur disposition comme biens publics, qu'ils soient marchands (l'énergie, La Poste) ou non marchands (l'école, les services sociaux, la santé publique pour ce qui en reste...).

    Ce que l'on nous présente comme une ré-appropriation est en fait le début d'une expropriation de masse dans un domaine où la propriété collective avait été choisie, avec de bonnes raisons.

    Objection, votre honneur ! Avons-nous encore aujourd'hui de "bonnes raisons" de défendre le statut public de cette entreprise ? Oui, plus que jamais, mais ce ne sont pas exactement les mêmes qu'à la Libération.

    Le principal argument visant à « vendre à l'opinion » cette privatisation (partielle pour l'instant) est le suivant : EDF aurait besoin de fonds importants pour se développer, la privatisation en serait le moyen. C'est ridicule. Cette entreprise dégage d'énormes bénéfices (cash-flow de 7 à 9 milliards d'euros par an). Si elle est actuellement endettée (19 milliards d'euros, en nette diminution depuis 2002, beaucoup moins que France Télécom qui en est encore à 50 milliards), c'est d'abord parce qu'elle s'est engagée, en prévision de sa privatisation, dans des projets d'acquisitions à l'étranger dont beaucoup sont des fiascos, au lieu d'investir dans les énergies renouvelables, les réseaux de distribution, et la qualité de service, qui s'est dégradée ces dernières années.

    Il est vrai qu'EDF aura besoin à l'avenir d'investir des sommes considérables, mais d'un montant très incertain, pour faire face, entre 2020 et 2050, au démantèlement des centrales nucléaires en fin de vie et au traitement des déchets, ainsi qu'à d'autres incertitudes fortes sur l'avenir du nucléaire. Mais justement : il est fort probable que le secteur privé se refusera à prendre en charge ces risques qu'EDF a très peu "provisionnés". Il va donc exiger de l'État qu'il assume ces risques, selon une logique classique de privatisation des bénéfices et de socialisation des pertes et des risques majeurs. La Cour des Comptes (dans un rapport de janvier 2005) et l'Autorité des marchés financiers (fin septembre) ont exprimé clairement cette préoccupation.

    Curieusement, on n'a pas entendu l'argument classique en faveur de la libéralisation des services publics : cela ferait baisser les prix, au grand bénéfice du "consommateur". On comprend pourquoi. Vu les tarifs actuels d'EDF, nettement inférieurs à ceux de ses principaux concurrents actuels et potentiels, il faudrait les augmenter fortement pour faire fonctionner la "concurrence libre et non faussée" dans ce secteur ! On n'en parle donc pas pour l'instant. Mais cela viendra, et c'est ce qui s'est produit presque partout ailleurs (en préservant toutefois les intérêts des gros clients industriels). GDF vient de montrer la voie, avec une hausse brutale de ses tarifs qui n'a pas d'autre raison que les exigences des actionnaires.

    Que l'on soit pour une sortie du nucléaire ou que l'on pense qu'il sera difficile de s'en passer dans un avenir prévisible, on peut s'accorder sur un point. Remettre entre les mains d'intérêts privés de plus en plus transnationaux les grandes questions que sont la gestion des risques nucléaires, la maîtrise de l'énergie dans un monde où le pétrole sera de plus en plus rare et cher, et la lutte contre le réchauffement climatique, ne peut que réduire les capacités d'intervention des citoyens sur des choix qui engagent lourdement notre avenir.

    Même si la gestion de cette entreprise a parfois été opaque, sa privatisation nous exproprie. Si un referendum, précédé d'un débat sérieux, était organisé en France sur ce point, une nette majorité se prononcerait contre l'ouverture du capital. Les partis et mouvements de gauche doivent s'engager à nous restituer notre bien en cas d'alternance politique. EDF, c'est à nous !
    C'est à nous !

    Jean Gadrey, 9 novembre 2005

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  • Non au régime d'exception, pour une urgence sociale

    On ne répond pas à une crise sociale par un régime d'exception. La responsabilité fondamentale pèse, en effet, sur les gouvernements qui n'ont pas su ou voulu combattre efficacement les inégalités et discriminations qui se cumulent dans les quartiers de relégation sociale, emprisonnant leurs habitants dans des logiques de ghettoïsation. Elle pèse aussi sur ces gouvernements qui ont mené et sans cesse aggravé des politiques sécuritaires stigmatisant ces mêmes populations comme de nouvelles « classes dangereuses », tout particulièrement en ce qui concerne la jeunesse des « quartiers ». Nous n'acceptons pas la reconduction de l'état d'urgence. Recourir à un texte provenant de la guerre d'Algérie à l'égard, souvent, de français descendants d'immigrés, c'est leurs dire qu'ils ne sont toujours pas français. User de la symbolique de l'état d'urgence, c'est réduire des dizaines de milliers de personnes à la catégorie d'ennemis intérieurs. Au-delà, c'est faire peser sur la France tout entière et sur chacun de ses habitants, notamment les étrangers que le gouvernement et le président désignent déjà comme des boucs émissaires, le risque d'atteintes graves aux libertés. Le marquage de zones discriminées par l'état d'urgence n'est pas conciliable avec l'objectif du rétablissement de la paix civile et du dialogue démocratique. Nous n'acceptons le recours à des procédures judiciaires expéditives voire à une « justice d'abattage » alors qu'en même temps la même justice prend son temps pour élucider les conditions dans lesquelles sont morts Bouna et Zied à Clichy-sous-Bois. Restaurer la situation dans les « quartiers » et rétablir le calme, c'est d'abord restituer la parole à leurs habitants. Des cahiers de doléance doivent être discutés, ville par ville. C'est ensuite ouvrir une négociation collective pour mettre en œuvre des actions de rétablissement de l'égalité : ceci implique l'adoption d'une véritable loi de programmation et que cessent les mesures de saupoudrage ou pire encore les marques de mépris comme la stigmatisation des familles ou la transformation de l'apprentissage en mesure de relégation scolaire précoce. Une solidarité nationale authentique doit être au rendez-vous de la reconstruction du tissu social dans les banlieues. C'est, surtout, mettre en œuvre, dans la réalité, une réelle politique nationale de lutte contre les discriminations et pour l'égalité des droits. Nous affirmons qu'il y a là une véritable urgence nationale : il faut substituer à l'état d'urgence policier un état d'urgence sociale.

    Alternatifs, Alternative Citoyenne, ATMF, LCR, JCR, PCF, les Verts, Solidaires, FSU, LDH, MRAP, Mouvement de la Paix, Syndicat de la Magistrature, Syndicat des avocat de France, etc.


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  • 2005-11-16 09:49:51 : Clara Gaymard, directrice de l'Agence française pour les investissements internationaux
    "C'est une triste histoire de communication ratée" dit-elle à propos des 4 000 chômeurs que va produire Hewlett-Packard (dont 1 240 en France). "Communication ratée", doit-elle aussi penser pour la démission d'Hervé (son mari), de son poste au ministère de l'économie. Oui, souvenez-vous, le couple Gaymard ; ce couple d'aigrefins qui voulait faire payer la rénovation d'un appartement princier dans le VIIIe arrondissement et sa location (14 000 euros par mois) à l'Etat.

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